Quand j’étais au collège, en cinquième ou en quatrième je ne sais plus trop, notre prof d’anglais et toute sa classe sommes allés voir le film « Kes ». Une toile à base de mioche et de faucon. Cela me renvoie surtout le souvenir d’un film plat, triste, gris et monotone.
J’apprendrais bien des années plus tard qu’il s’agit d’un film de Ken Loach. Du coup tout c’est subitement éclaircit et cela m’a paru tellement naturel que je me sois fait chier comme un rat mort durant la séance.
Notre prof soucieuse qu’on soit tout de même un brin attentif à « son » film nous demanda de rédiger après coup un résumé du long métrage. Jusque là rien de bien anormal, sauf qu’avec mon meilleur pote (de l’époque), soucieux d’avancer dans nos devoirs du soir, avons écrit notre résumé à l’aveuglette avant même d’aller voir le film, sans franchement savoir de quoi cela allait parler. Et le pire c’est que je n’ai même pas souvenir que la prof ai particulièrement sourcillé à la lecture de mon texte.
Pourquoi je vous raconte ca ?
Tout simplement parce que le cas de figure va se répéter. Je prends de l’avance sur la rédaction de mon billet dominical car j’ai l’impression que l’Histoire est en marche. Je n’ai plus le contrôle des événements.
Demain je reçois la visite de L. dans mon charmant chez moi. Elle va faire 200km A/R et j’ai bien peur que cela se solde par un cruelle désillusion des deux cotés, mais surtout du sien. C’est écrit, les événements vont se dérouler de manière suivante : salut, blablabla, youpiiii, trop content de te voir, patati et patata, qu’est-ce que je te sert ?… Tranches de vie de chacun de nous. Au bout de 45 min le premier gros blanc (avec une chaussure noire) risque déjà de pointer le bout de son museau à ce moment là. Nous pourrons ainsi écouter l’harmonieux et majestueux balai des drosophiles dans mon salon.
J’essaie malgré tout de penser à des bottes sécrètes histoire de sauver la situation car oh oui cela va se produire, c’est indéniable. A coté de ca la Bérézina va faire office de promenade printanière. Allo Bruce Willis ? Vous qui avez déjà sauvé le monde à maintes reprises, pouvez-vous m’aider ?
Des anecdotes sympa, des dvd, des photos, des extraits de ma vie pourrie, des cd susceptibles de lui plaire, lui concocter un succulent repas, une ballade passe-partout dans les champs/bois … Voilà ce que j’ai trouvé histoire de meubler et de ne pas trop donner l’impression de m’accrocher aux branches. Un crochet par le plumard contribuera-t-à redresser la barre ? (dans tous les sens du terme, héhé).
Cela peut paraître prétentieux de se dire à l’avance que notre rendez-vous va se solder par un couac retentissant. D’aucuns dirons que je ne suis qu’on connard fini qui ne respecte rien ni personne. Mais rien n’est simple, j’aimerais tellement m’accrocher à cette fille, me dire qu’une relation est viable et passer à autre choses, changer mes priorités …
Sans transition, j’ai fais des courses afin de ne pas passer pour un crevard et de ne pas faire trop pitié à mon invitée. Hé oui je suis un blaireau, je fais mes courses en même temps que la France entière alors que j’ai des horaires souples qui me permettraient de me simplifier la vie. Mais non, je persiste et signe ! J’aime me mélanger à la populace, côtoyer les gros beaufs en survèt, faire la queue à la caisse, faire des kilomètres pour trouver un chariot. Aujourd'hui en plus affluence des grands jours pour cause de paie toute fraiche qui vient de tomber sur le compte. Salauds de pauvres.